20.09.2010 - Swissmedic, l'Institut suisse des produits thérapeutiques, a analysé en laboratoire 120 échantillons de médicaments contre l'impuissance qui ont été saisis lors de leur importation. A quelques exceptions près, ces produits avaient tous été commandés sur Internet. Or ces médicaments destinés à stimuler l'érection peuvent présenter un risque considérable pour la santé, raison pour laquelle Swissmedic met formellement en garde contre ces derniers.
Les 120 échantillons analysés dans le laboratoire de Swissmedic provenaient de 73 produits différents destinés à stimuler la fonction érectile, qui avaient été saisis par les douanes depuis le début de l'année. Ces analyses ont révélé que 40 % des échantillons présentaient des problèmes graves de qualité. Aucun des produits n'était accompagné d'un texte d'information destiné aux patients et contenant les renseignements nécessaires au sujet des précautions à observer, et seuls quelques produits étaient fournis avec des recommandations posologiques rudimentaires rédigées dans une langue étrangère.
Composants erronés, sous- ou surdosés
Les résultats des analyses réalisées dans le laboratoire de Swissmedic sont inquiétants : 48 échantillons sur les 120 testés (40 %) présentaient de graves défauts :
- 21 échantillons contenaient une quantité insuffisante de principe actif ;
- 6 échantillons étaient très largement surdosés (jusqu'à 180 %) ;
- 8 échantillons contenaient des principes actifs erronés ;
- 8 produits prétendument « naturels » renfermaient des principes actifs chimiques non déclarés ;
- 4 produits contenaient, au lieu des principes actifs déclarés, des dérivés non testés de ces derniers, dérivés dont l'effet sur le corps humain est inconnu (aminotadalafil, hydroxythiohomosildénafil, nor-acétildénafil);
- 14 échantillons étaient étiquetés Viagra, Cialis, ou Levitra, à l'instar des trois stimulants de la fonction érectile autorisés en Suisse, mais tous se sont révélés être des contrefaçons, et six d'entre eux renfermaient par ailleurs un principe actif erroné ;
- même Kamagra, la copie fabriquée en Inde et exportée illégalement, fait déjà l'objet de contrefaçons, puisqu'un des échantillons analysés renfermait un autre principe actif que celui qui était déclaré.
Contamination par des métaux lourds
Certains échantillons suspects ont été analysés afin de vérifier s'ils n'avaient pas été contaminés par des métaux lourds. Un des produits, qui répond au nom de « Feels good like in a Heaven » renfermait non seulement du sildénafil, un principe actif synthétique qui n'était pas déclaré, à une concentration qui dépassait la dose journalière maximale autorisée, mais également 1100 fois plus d'arsenic que la limite autorisée. « Black Superman », un autre produit, était surdosé en sildénafil à 150 %, dépassait 80 fois la valeur limite fixée pour l'arsenic, et 2,5 fois celle fixée
pour le mercure.
Médicaments d'origine végétale contre l'impuissance
Sur dix échantillons provenant de produits présentés comme 100 % naturels, huit contenaient des principes actifs chimiques non déclarés. Or la prudence est de mise même lorsque les produits non autorisés sont d'origine purement végétale, comme le montre l'exemple de la préparation phytothérapeutique Enzyte : une étude a en effet mis en évidence un effet sur le rythme cardiaque qui peut entraîner la mort. Or avant l'intervention de Swissmedic, Enzyte était également proposé aux clients suisses par le biais d'une plate-forme de vente aux enchères en ligne.
Mise en garde au sujet de Virilimaxx
Le stimulant de la fonction érectile Virilimaxx est fabriqué par l'entreprise américaine Bell Lifestyle Products Inc. et contient un principe actif non déclaré, l'aminotadalafil. Depuis l'intervention des autorités, ce produit n'est plus disponible en Suisse. Et en raison des risques associés à cette préparation, Swissmedic déconseille formellement à ceux qui en auraient déjà acheté de consommer du Virilimaxx.
Commerce mondial de contrefaçons de médicaments contre l'impuissance
Les autres autorités sanitaires nous transmettent de plus en plus d'annonces relatives à des contrefaçons de stimulants de la fonction érectile. En un an, Swissmedic a ainsi reçu 48 annonces d'autorités étrangères de contrôle des médicaments (Etats-Unis, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie et pays européens) au sujet de médicaments contre l'impuissance qui contenaient tous sans exception des principes actifs chimiques non déclarés.
Résumé
Compte tenu des résultats alarmants de ces analyses, Swissmedic met à nouveau en garde contre les médicaments commandés en ligne en raison des risques considérables qu'ils présentent pour la santé. L'institut rappelle par ailleurs que la loi interdit aux particuliers de commander à l'étranger et d'importer des médicaments en grandes quantités (à savoir plus d'un mois de traitement pour un usage personnel). Pour de plus amples informations sur les risques inhérents aux médicaments commandés sur Internet et sur la législation relative à l'importation de médicaments en provenance de l'étranger, nous vous invitons à consulter notre guide disponible sur