Le nombre de médicaments commandés sur Internet et importés illégalement en Suisse reste constant. Les médicaments les plus fréquemment importés de manière illicite sont toujours les stimulants de l’érection. En revanche, le nombre d’importations illégales de produits amincissants a fortement diminué. En 2016, 103 pays ont participé à la semaine d’action internationale «PANGEA IX», coordonnée par Interpol, qui vise à lutter contre le commerce illégal de médicaments sur Internet.
Au cours de cette semaine, les autorités compétentes ont contrôlé 332 936 envois dans le monde, dont 170 217 ont été saisis. 4 938 sites internet, pratiquant la vente en ligne de médicaments illégaux ont été fermés. Les douanes suisses, Swissmedic et Antidoping Suisse ont procédé au contrôle de plus de 2 000 envois à l’aéroport de Bâle-Mulhouse et au centre postal de Zurich-Mülligen. Au total, des médicaments ou des produits dopants ont été découverts dans 765 colis et 82 ont été saisis.
Les préparations le plus fréquemment importées de manière illicite et saisies sont toujours les stimulants de l’érection (38 %), suivis par les psychotropes (24 %) et les produits dopants (14 %). Les commandes en ligne de produits amincissants ont fortement chuté : seuls 2 % des envois saisis contenaient encore de tels produits – les publications de Swissmedic de 2015 sur leur dangerosité portent manifestement leurs fruits. L’action de cette année a confirmé l’estimation faite par les douanes et Swissmedic en 2013 selon laquelle quelques 40 000 envois légaux et illégaux de médicaments sont importés tous les ans de l’étranger.
Économiser sur l’achat de médicaments peut coûter cher
Les acheteurs en commandant des médicaments sur internet mettent non seulement leur santé gravement en péril, mais ils s’exposent aussi au danger de voir leurs informations personnelles, comme les données de leur carte de crédit, faire l’objet d’un usage abusif par des organisations criminelles. Une procédure administrative soumise à émoluments est engagée à l’encontre des destinataires des envois saisis et les marchandises illégales sont détruites. Quiconque commande sur Internet et consomme des médicaments ou des produits dopants d’origine inconnue prend des risques importants tant sur le plan sanitaire que financier.
En 2016, les contrôles d’envois postaux en provenance de l’étranger ciblaient aussi les dispositifs médicaux. Au total, 30 colis contenaient des dispositifs médicaux non conformes, dont des lentilles de contact ou des tests génétiques, par exemple. Swissmedic a mené une campagne de sensibilisation par le biais d’une notice d’information visant à attirer l’attention des consommateurs sur les dangers de l’utilisation de dispositifs médicaux non conformes.
Pays d’origine: l’Inde en tête – et des indications souvent trompeuses
La plupart – et de loin – des médicaments importés illégalement proviennent d’Inde. Pas moins de 23 % des préparations saisies en Suisse provenaient ainsi du sous-continent indien. Avec 18 %, l’Allemagne se place en deuxième position du classement. Toutefois, de nombreux colis en provenance d’Allemagne contenaient des médicaments asiatiques – ce qui implique que l’Allemagne n’était qu’une escale pour la marchandise provenant d’Asie. La troisième place revient désormais au Cambodge, dont provenaient 16 % des importations illégales en Suisse, la plupart étant des préparations contenant des substances stupéfiantes (tranquilisants et somnifères). Les expéditeurs cambodgiens choisissent souvent le nom d’une fondation fictive d’aide à l’enfance comme adresse d’expédition, afin de dissimuler le contenu réel des colis. Les expéditeurs des colis contrôlés étaient ainsi souvent des organisations comme l’« Organisation mondiale d’aide aux enfants du Cambodge » ou « Help a child smile », afin d’attirer les douaniers sur une fausse piste. Dans le cadre de l’action PANGEA, Swissmedic a pu, après enquêtes, signaler à Interpol le site Internet qui propose ces produits afin qu’il soit fermé.