Cette année, 111 pays ont pris part à la semaine d’action internationale «PANGEA» destinée à lutter contre la vente illicite de médicaments sur Internet. La Suisse participe depuis 2007 à cette opération coordonnée par Interpol et diverses autres organisations.
Les douanes suisses, l'Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) ainsi que la Fondation Antidoping Suisse ont saisi dans le cadre de l'opération PANGEA VII 125 importations illégales de médicaments ou produits dopants. Une hausse des importations de médicaments à base de stupéfiants a en outre été constatée.
Chaque année, dans le cadre de l'action PANGEA, tous les envois de médicaments en provenance de l'étranger sont systématiquement contrôlés pendant une semaine. Cette année, pendant cette opération qui s’est déroulée du 13 au 20 mai 2014, plus de 540000 colis suspects ont été contrôlés à l'échelle mondiale par les autorités des pays participants, qui ont saisi quelque 20000 envois et ordonné la fermeture d'environ 10000 sites web illégaux. Des perquisitions ont également été réalisées, qui ont donné lieu à des arrestations.
Des copies dangereuses
Les autorités suisses ont contrôlé plus de 1500 colis contenant des médicaments. Les collaborateurs de Swissmedic et de la Fondation Antidoping Suisse ont saisi, avec leurs homologues de la Principauté de Liechtenstein, 111 envois contenant des médicaments particulièrement dangereux et 14 envois renfermant des produits dopants interdits.
Les destinataires des colis libérés ont par ailleurs reçu une lettre d'information afin de les mettre en garde contre les dangers liés aux médicaments dont la provenance est inconnue, qui peuvent contenir trop, pas assez voire pas du tout de principe actif. Dans le pire des cas, les contrefaçons de médicaments contiennent même des substances toxiques qui peuvent s'avérer très dangereuses pour la santé de leurs consommateurs.
Cette année, les contrôles effectués par Swissmedic visaient principalement les médicaments à base de stupéfiants. Une augmentation des importations illégales de somnifères, dont les consommateurs font souvent un usage abusif, a été enregistrée ces derniers temps. Rappelons que la prise simultanée de somnifères et d’autres médicaments peut entraîner des interactions aux effets potentiellement très néfastes sur la santé et une dépendance. 34 des 111 envois saisis pendant l'opération PANGEA contenaient des stupéfiants.
Swissmedic a également ordonné la fermeture de deux sites web suisses qui vendaient illégalement des médicaments. Par ailleurs, 80 offres proposées sur des sites d'enchères en ligne ont été retirées à la diligence de Swissmedic. Enfin, grâce aux interventions régulières de Swissmedic, et si l'on se réfère aux chiffres de l'année dernière, les offres illégales identifiées sur des sites web hébergés en Suisse étaient moins nombreuses.
La plupart des médicaments illégaux provenaient d'Inde, de Chine ou de pays européens servant de zone de transit pour reconditionner les marchandises et ainsi dissimuler leur véritable provenance. Enfin, la plupart des substances dopantes étaient envoyées de Grèce.
Vouloir faire des économies sur les médicaments peut coûter cher
Une procédure administrative onéreuse est ouverte contre les destinataires des envois saisis et les marchandises illégales sont détruites, pour des raisons de sécurité sanitaire. Les acheteurs mettent d'une part leur santé en danger et s'exposent, d'autre part, à un usage frauduleux par des organisations criminelles de leurs données personnelles, à l'instar de celles de leur carte de crédit.
En d'autres termes, quiconque commande sur Internet et consomme des médicaments ou des principes actifs d’origine inconnue s'expose à des risques majeurs, tant sanitaires que financiers.