Améliorer la prise en compte des femmes dans la recherche médicale

En matière de santé, les besoins des femmes diffèrent de ceux des hommes. Cette situation n’est pas suffisamment prise en compte aujourd’hui, à la fois dans les soins de santé et dans la recherche. Lors de sa séance du 15 mai 2024, le Conseil fédéral a adopté un rapport faisant suite à un postulat, qui montre que des actions sont requises. Il charge plusieurs offices et services fédéraux de mettre en œuvre des mesures dans la recherche, la prévention et la formation.

Femmes et hommes ne sont pas exposés aux mêmes risques pour leur santé. Leurs comportements en matière de santé diffèrent, tout comme les maladies auxquelles ils sont confrontés. De même, ils sont traités différemment par notre système de santé. La Suisse dispose d’un système de santé de grande qualité mais on observe certaines inégalités spécifiques au sexe et au genre et la vision dans la recherche et les soins tend à être masculine. Telle est résumée la conclusion d’une étude qui a été menée dans le cadre de la réponse au postulat Fehlmann Rielle (19.390). Le rapport concerné pointe les actions à entreprendre par différents offices et services fédéraux dans la recherche, la formation, les conditions de travail, la prévention et les soins. Certaines de ces mesures concernent Swissmedic.

Recherche tenant compte du sexe et du genre : les tâches de Swissmedic

Dans la recherche, le corps de la femme a longtemps été considéré comme une version en format réduit de celui de l’homme. Aujourd’hui encore, la recherche clinique et en laboratoire est plus fréquemment réalisée sur des cellules de mâles ainsi que sur des animaux et des humains de sexe masculin. Il y a donc des lacunes dans les connaissances acquises et par conséquent, les traitements médicaux administrés aux femmes sont de moindre qualité.

Si les aspects liés au sexe et au genre ont été mieux pris en compte ces dernières années dans la recherche et les traitements médicaux, de nombreuses lacunes subsistent. Il est donc nécessaire d’agir dans le domaine de la recherche et de la pratique médicale et pharmacologique. C’est dans ce contexte que Swissmedic a été chargé de la mise en œuvre des mesures suivantes :

1. Apprécier la nécessité d’une recherche clinique tenant compte du sexe et du genre :
Swissmedic va examiner s’il est nécessaire de mieux prendre en compte les aspects liés au sexe et au genre dans les études cliniques. Il soumettra au besoin à l’ICH (International Council for Harmonisation of Technical Requirements for Pharmaceutlicals for Human Use) une nouvelle proposition thématique (new topic proposal), afin d’initier l’élaboration d’une norme valable au plan international.

2. Élargir le comité d’experts HMEC
Swissmedic examine s’il faudrait faire siéger une personne spécialisée dans les questions de sexe et de genre en tant que membre extraordinaire au sein du comité d’experts HMEC (Human Medicines Expert Committee). Les membres du HMEC conseillent Swissmedic lors de l’évaluation scientifique des documentations soumises dans le cadre de demandes d’autorisation. La prise de cette mesure pourrait permettre de mieux prendre en compte les aspects liés au sexe dans les futures recommandations du HMEC et dans les décisions d’autorisation de Swissmedic.

3. Adapter les directives internes
Swissmedic est chargé d’examiner s’il est possible de compléter les directives internes avec des instructions de travail concrètes pour prendre en compte les aspects liés au sexe et au genre dans l’évaluation clinique (Clinical Assessment) des médicaments.

Ces mesures ont pour objet d’améliorer les soins de santé prodigués aux femmes et d’assurer des traitements médicaux plus équitables. Swissmedic s’engage pour que toute personne en Suisse, quel que soit son sexe, puisse bénéficier d’une recherche et de traitements médicaux de grande qualité.

Les offices et services fédéraux concernés par les mesures les mettront en œuvre d’ici à la fin de l’année 2029 et feront à nouveau rapport au Conseil fédéral.