De très rares cas de myocardites et de péricardites (inflammations du muscle cardiaque / de la membrane qui entoure le cœur) ont été signalés après l’administration de vaccins à ARNm contre le Covid-19. Ces réactions qui sont apparues pour la plupart dans les quatorze jours suivant la vaccination se sont produites plus souvent après la seconde dose, et essentiellement chez de jeunes hommes. Après analyse de l’ensemble des données disponibles, la conclusion qui s’impose est qu’il existe un lien de causalité à tout le moins probable entre ces vaccins et les myocardites et péricardites rapportées. Les professionnels de la santé devraient donc être attentifs aux signes et symptômes de ces deux affections, et expliquer aux personnes vaccinées qu’elles doivent consulter immédiatement un médecin et demander de l’aide sur-le-champ si elles ressentent des douleurs thoraciques, un essoufflement ou des palpitations / arythmies cardiaques. Et si de tels symptômes devaient apparaître, il y a lieu d’éviter tout effort physique intense jusqu’à ce que leur cause ait été élucidée.
Certains pays scandinaves ont décidé récemment de suspendre l’administration de Spikevax, le vaccin contre le Covid-19 de Moderna, aux personnes de moins de 30 ans (Suède et Finlande) ou de moins de 18 ans (Danemark). Ces mesures ont été prises suite à une étude réalisée en Scandinavie, dont les premiers résultats avaient mis en évidence un risque accru de myocardite chez les personnes de cette tranche d’âge après l’administration du vaccin de Moderna.
En Suisse aussi, les taux de déclarations spontanées relatives aux deux vaccins à ARNm diffèrent. Sur plus de 11 millions de doses administrées, 199 déclarations de myocardites et / ou de péricardites présumées avaient été évaluées en date du 3 novembre en Suisse. Au total, 35 cas étaient liés au vaccin Comirnaty, 157 au vaccin Spikevax, et les sept déclarations restantes ne précisaient pas le vaccin injecté. La plupart des personnes concernées sont des hommes (n = 157, 77,4 %), et l’âge moyen s’établit à 38 ans (âge médian = 53 ans, dans une fourchette allant de 14 à 88 ans). Ces personnes ont bénéficié d’une prise en charge médicale et se sont pour la plupart entièrement rétablies.
L’interprétation de ces données doit tenir compte du nombre, deux fois plus élevé environ, de personnes qui ont reçu le vaccin Moderna en Suisse, ainsi que du fait que pour des raisons méthodologiques, les déclarations spontanées ne se prêtent que de manière limitée à une comparaison des différents vaccins.
Les résultats définitifs de cette étude scandinave ne sont pas encore connus, mais d'autres données, provenant de la FDA américaine notamment, ne confirment nullement un risque accru de myocardite après l’administration du vaccin de Moderna. Toutes les données nationales et internationales montrent cependant que les myocardites constituent un effet secondaire très rare – y compris dans les groupes qui présentent un risque accru – mais qu’elles surviennent plus fréquemment en cas de contamination par le Covid-19. Swissmedic analysera avec soin les résultats de l’étude scandinave ainsi que les autres informations disponibles au sujet des myocardites, et en discutera avec d’autres autorités à l’étranger afin de déterminer s’il y a lieu de prendre des mesures. L’institut informera immédiatement le public le cas échéant.